


Extraits de BOUCHE ENTRE DEUX (rockpool), MENAGE (nocturne), AIGU EN PARALLELE (petit corps).
ménade n'échouissaient
rien qu'eaux sur la tôle du toit
pour nuiter encore
ton corps à côté
seuls n'étaient nos voix
nomades embaraqués
rien que nous rigole aux tréfonds
qu'affole un kookaburra
la molle espérance
dans le goutte à goutte du réservoir
monade inhabituée
l'effroi pèse à peine
quand l'huis craque
au clou froisse les deux ailes
de nos akubras
n'adonne qu'abandonné
temps brise ressentie passée
insuffle langues déparlées
bush oscillant chevauche
wallaroo jusqu'aux criques
domaines inhabités
ici maintenant
consternent il est temps
de courir au billabong
à brasser s'il ne nous entraîne
articles Ménage :
Poezibao, juin 2011, JP Dubost
Terres de femmes, mars 2012, A Paoli
Action poétique 206, Déc. 2011, C Adelen
toute là chair bleue pleine
aux sauvagines
sonore vessant
fraîchement tiède
qu'entière —plissées
fesses grappes jumelles—
portent
mes bras liane
crâne poileuse glume pulsant
fruit d’un capoguier
brandillant
mol
sur frêle col tige
fondant gras —vautrée
ma joue qu'épaule
corps—
pincent mains
naines
rapteuses mes gîtes
petites bêtes
sexe fruit clair
à l’intérieur
joufflures
que raient
béant
cri (larmes joues torses)
ruginent
mes nerfs
quand lourd paumant
drupe
boit baiser
rénove déjà
rouge édenté rire gorge
bouche fade court souffle
qu'éternue froissée
feuille chue
mots incrées
chants fuseurs
d'âme
direct
paupières aviennes
qu'oeil roulant dessille
doigt lent
rentrent dorment
ROCKPOOL
NOCTURNE
PETIT CORPS
passe l’instant
l'ébouillanté
le corps
à l'acte
choisi
chu
béance
liquide
en-dessous
*
craque sourdement
l'eau l'échouissent
pluies estompées
des corps sismiques
effervescents
reprennent d'archaïques
postures
jusqu’à l'obscur
à remonter
respire
*
choc de trouée
rentre au silence
la masse autour
s'est ressaisie
qu'il faut battre
à ressurgir
plus loin
tête seule
*
l'ouïe
revient
au corps
à l'air
en dedans
retenu
le geste
lent
la masse
autour
*
crachent
les soupirs
sifflants
fragments
d'effusion
souffle
à reprendre
*
embrassent d'aubes
un flot
qu'enjambent
crawleurs en souffle
d'apartés
*
la vague
la grande épaule
à emporter
les corps
valdingués
masse douce au sel
rudoie
en de plus grands
mouvements
*
creux
qu'engouffrent
leurs eaux
à clapoter
sans cesse
intimes
qui raclent
*
tableau des marées
rivé au lit dépassé
de digue en île enjamber
les frais remuements
toujours
tels qu'après fracassée
la maison
sans portes
ventre ouvert
les os dans les rocs
ses eaux repartir
les embruns laissés
sur le bord
article Bouche entre deux :
CCPoésie de CIPMarseille, 2003, JM Perret