Christine Bonduelle
ROCKPOOL
ANTIPODISMES
Extraits de BOUCHE ENTRE DEUX (rockpool), MENAGE (nocturne), CONVERSATIONS COURBES (Rebonds)
REBONDS
dessin Nathalie Delasalle
d’un
point
insituable
au médian
une énergie tapie
dans un fil tortu
à la desserre
reprise
pour
tenir
prête
à bondir
cause
invisible
recours
à la force
d’attendre
l’accroche double
en portée
tenue aux bords
retrait
caché
du temps
dans la cage
sans portes
retrousse
les confins
dans son oeil
vise
d’un
jour
toute sa
contenance
endure
la résonance
au lâcher
„chtong“
s
i
g
n
e
la
gifle
sens
dessus
dessous
antipodiques
poussées
soeurs
du centre
s’équipollent
une masse pressée
pour la remonte
retourne l’hélicon
dégonde
les secondes
au talon
l’encoquillé
de fer
long
d’un
coup
à la détente
des
torons
transportés
complaignent
distance échappée
voyelles
glossolalisent
sur ossature
consonnantique
chacune
hale le creux
drapé dans ses rubans
s’étire l’innombrable sourire
jusqu’au point de retour
de la dernière spire
article Rebonds :
Poésie Plastique, déc 2020, F Chauvreau
vidéo sortie Conversations courbes
passe l’instant
l'ébouillanté
le corps
à l'acte
choisi
chu
béance
liquide
en-dessous
*
craque sourdement
l'eau l'échouissent
pluies estompées
des corps sismiques
effervescents
reprennent d'archaïques
postures
jusqu’à l'obscur
à remonter
respire
*
choc de trouée
rentre au silence
la masse autour
s'est ressaisie
qu'il faut battre
à ressurgir
plus loin
tête seule
*
l'ouïe
revient
au corps
à l'air
en dedans
retenu
le geste
lent
la masse
autour
*
crachent
les soupirs
sifflants
fragments
d'effusion
souffle
à reprendre
*
embrassent d'aubes
un flot
qu'enjambent
crawleurs en souffle
d'apartés
*
la vague
la grande épaule
à emporter
les corps
valdingués
masse douce au sel
rudoie
en de plus grands
mouvements
*
creux
qu'engouffrent
leurs eaux
à clapoter
sans cesse
intimes
qui raclent
*
tableau des marées
rivé au lit dépassé
de digue en île enjamber
les frais remuements
toujours
tels qu'après fracassée
la maison
sans portes
ventre ouvert
les os dans les rocs
ses eaux repartir
les embruns laissés
sur le bord
article Bouche entre deux :
CCPoésie de CIPMarseille, 2003, JM Perret
ménade n'échouissaient
rien qu'eaux sur la tôle du toit
pour nuiter encore
ton corps à côté
seuls n'étaient nos voix
nomades embaraqués
rien que nous rigole aux tréfonds
qu'affole un kookaburra
la molle espérance
dans le goutte à goutte du réservoir
monade inhabituée
l'effroi pèse à peine
quand l'huis craque
au clou froisse les deux ailes
de nos akubras
n'adonne qu'abandonné
temps brise ressentie passée
insuffle langues déparlées
bush oscillant chevauche
wallaroo jusqu'aux criques
domaines inhabités
ici maintenant
consternent il est temps
de courir au billabong
à brasser s'il ne nous entraîne
Blue mountains décembre 1999
*
l'herbe autour des cahutes à pique-nique
encore un peu graveleuse au bord du sable
longe les cubes des cabines de douche
l'aiguille de l'horloge séparant les hommes et les femmes
posées sur les rochers en surplomb des piscines
de mer toujours emplies par les vagues
dont la salutation éclaboussante gonfle
fraîchement à volonté l'entour des ébats
raide à la base butant blanche
trombe après qui crépite
Coogee beach mars 1996
*
le bain des hommes au front mouillé
longe les bords où les vagues suspendent
chaînes d'écume qui n'enfreignent
que des gouttes d'anneaux
gaiment bercent
rouillant la ronde
brillante des poteaux
rocs balançant
les courantins sous líheure
bougée de la charpente
Willie's bath, février 1996
articles Ménage :
Poezibao, juin 2011, JP Dubost
Terres de femmes, mars 2012, A Paoli
Action poétique 206, déc. 2011, C Adelen